Législatives dans le Dunkerquois : une union de territoire portée par Julien Gokel pour faire barrage au RN

Christine Decodts l’avait laissé sous-entendre dans nos colonnes jeudi. C’est désormais officiel, la députée sortante (Renaissance) ne se représentera pas le 30 juin dans la 13^e circonscription du Nord. Son nom circulait depuis plusieurs jours, et c’est bien le socialiste Julien Gokel, maire de Cappelle-la-Grande ⁽¹⁾, qui sera titulaire, au côté de Jean Bodart, maire de Dunkerque. L’annonce a été faite ce vendredi matin au café Le Vincennes, à Coudekerque-Branche. « C’est l’alliance de la fougue et de la sagesse, autour de valeurs humanistes », a lancé Julien Gokel, remerciant au passage son suppléant, « un homme dont j’admire le parcours ».

Un message clair

Le duo, entouré des maires de Grande-Synthe, Saint-Pol-sur-Mer, Téteghem-Coudekerque-Village, Fort-Mardyck, Mardyck et Coudekerque-Branche, a expliqué le sens de cette candidature, qui sera proposée aux habitants sous la bannière « Unis pour le Dunkerquois » (qui n’est ni une investiture Renaissance, ni une investiture Nouveau Front populaire). Elle se résume en une phrase : « Faire barrage à l’extrême droite. »

Pour Patrice Vergriete, premier soutien de ce ticket, le message est clair : « Tous ceux qui voteront pour le RN voteront contre le territoire dunkerquois. » Pour le président de la communauté urbaine de Dunkerque (CUD), l’enjeu est de taille : « Oui, le RN a gagné les Européennes, mais ce qui se joue aux législatives est d’un tout autre ordre. Les conséquences d’une victoire du RN seraient catastrophiques pour le Dunkerquois : ils sont contre la voiture électrique, ils l’ont dit ; or, dans quel secteur seront créés les 20 000 emplois ? On y renonce ? N’oublions jamais que le RN est contre la transition écologique, qu’il a voté contre le bus gratuit ! » Michel Pesch, maire de Téteghem-Coudekerque-Village, résume la position de ces collègues : « Cette union pour les législatives dans la 13^e existe déjà. Depuis dix ans, tous les projets qui sont portés par tous les maires de la CUD, pourtant d’horizons différents, est mené au profit du territoire. Il ne faut pas que cela s’écroule. »

Membre du conseil national du PS, Martial Beyaert, maire de Grande-Synthe, précise : «J’ai défendu la candidature d’un socialiste sur la 13^e. Mais les négociations n’ont pas abouti en ce sens. Alors je prends mes responsabilités: aujourd’hui, il faut défendre ce territoire face au RN. »

(1) Julien Gokel, 41 ans, est maire de Cappelle-la-Grande depuis 2020. Il est par ailleurs vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque et conseiller départemental. En cas de victoire, il devra céder son fauteuil de maire.

Julien Gokel, qui se présente avec le soutien des maires de la communauté urbaine et de son président, Patrice Vergriete (lire par ailleurs), a été le premier à annoncer sa candidature, ce vendredi. Une autre était dévoilée en fin d’après-midi : celle du Rassemblement national, qui investit Maxence Accart, nouveau venu sur la scène politique locale.

De l‘autre côté de l’échiquier politique, le Nouveau Front Populaire, dans le cadre des négociations nationales, a choisi d’investir un candidat de La France insoumise pour cette 13e circonscription. Son nom, en revanche, n’est pas encore connu à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Qui pour LFI?

En 2022, Damien Lacroix, Insoumis mais candidat sous l’étiquette de la NUPES, avait récolté 23 % des voix au premier tour. Yohann Duval, conseiller communautaire à Dunkerque et candidat du Rassemblement national, avait quant à lui passé le premier tour, avant d’être battu au second par Christine Decodts (45,47 % contre 54,53 %).

Les partants ont jusqu’à ce dimanche pour déposer leur candidature.